SIRĀT

Un père et son fils parviennent à une rave perdue au cœur des montagnes du sud du Maroc. Ils cherchent Mar — fille et sœur — disparue depuis plusieurs mois lors de l’une de ces fêtes sans fin. Plongés dans la musique électronique et une liberté brute qui leur est étrangère, ils distribuent inlassablement sa photo. L’espoir s’amenuise, mais ils s’obstinent et suivent un groupe de ravers vers une dernière fête dans le désert. À mesure qu’ils s’enfoncent dans l’immensité brûlante, le voyage les confronte à leurs propres limites.

LE MOT DES EXPLOITANT·ES

Le titre du précédent film d’Óliver Laxe résonnait comme une promesse : Viendra le feu. Promesse que Sirāt, véritable choc cinématographique (impossible de le voir ailleurs qu’en salle), vient honorer - et de quelle manière ! Ça débute tel un western, on croise des tribus, on passe une rivière à gué, puis au cœur des étendues arides, le film prend soudainement un autre tour, puis un autre tour, puis encore un autre tour… Jusqu’à devenir un véritable trip, expérience quasi-mystique où le paradis est à un cheveu de l’enfer et le réel se confond avec un mauvais rêve. On pense à Mad Max puis à Zabriskie Point. Sirāt nous offre tous les détours et tous les déchirements.

Luc Lavacherie - La Coursive, La Rochelle